Qui n’a jamais ressenti cet état, sans forcément arriver ou même savoir le nommer ? Le flow, c’est lorsque vous êtes totalement pris par l’activité que vous êtes en train d’exercer oubliant ce qui vous entoure et toute notion temporelle. Le flow, c’est un état de grâce, un moment suspendu, bref une connexion intense que nous allons tenter de décortiquer ici, afin de mieux l’apprivoiser.
Allez une petite définition pour la route
Autant bien débuter en voyant du côté de la définition officielle.
Le flow est un état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement immergée dans ce qu’elle fait, dans un état maximal de concentration. Cette personne éprouve alors un sentiment d’engagement total et de réussite. Il s’agit d’un concept, élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, puis qui a été repris dans des domaines variés et nombreux, nous dit Wikipédia.
Cependant, pour atteindre ce flow, il faut suivre quelques « consignes ». Cela commence par des objectifs clairs, bien identifiés et qui semblent accessibles, même si la tache semble ardue de prime abord. Comme dans un jeu vidéo par exemple avec un boss à la barre de vie énorme sur lequel vous allez vous acharner pour le terrasser. Ce qui introduit notre second point, l’équilibre entre la difficulté et l’expérience de la personne, pour que le défi ne soit ni trop simple ni trop difficile. Ensuite, nous retrouvons une notion chère à notre cœur, celle de plaisir, ou l’activité n’est pas perçue comme une corvée, mais comme un plaisir, et pourquoi pas (mais pas forcément pour autant) un loisir. Les notions suivantes sont intimement liées puisqu’il s’agit du haut degré de concentration nécessaire liée à la perte de perception temporelle et surtout aux feed-backs (retours sur expérience) perçus par la personne en temps réel à propos de ses actions, et de son contrôle de la situation. Et ce point les jeux vidéo l’ont bien compris avec des ajouts visuels et sonores clairs pour chaque succès, qui récompensent les bonnes actions des joueurs. Tous ces éléments définissent l’état de flow selon Csikszentmihalyi
Les chercheurs Heutte & Fenouillet retiennent 4 dimensions du flow : la maîtrise de l’activité, la perception altérée du temps, la perte de conscience de soi et enfin un sentiment de bien-être. Voilà de quoi bien définir ce qu’est le flow avec les travaux de ces trois chercheurs.
Le partage du flow
Si de prime abord, on pourrait croire que le flow ne peut s’atteindre qu’en solitaire, il n’en est rien, et les sportifs pourront facilement en témoigner, mais également les créateurs qui travaillent en groupe, comme par exemple une troupe de théâtre. Si les conditions sont bonnes, l’expérience du flow peut être partagée. Cependant, il semblerait que comprendre une notion et partager cet apprentissage permettrait d’atteindre ce flow, mais cette fois-ci par le biais de la transmission. Un état plus diffus qui passe moins par l’action. On rejoint un peu la notion de donner pour recevoir, qui ne s’applique pas ici aux faits matériels. Différents travaux ont d’ailleurs prouvé que le fait d’expliquer une notion à quelqu’un d’autre était la meilleure méthode pour apprendre quelque chose.
Créer permet également d’entrer en état de flow, lorsqu’une idée dicte nos actions, il n’est pas rare de ne plus voir le temps passer et de ne plus considérer son environnement, surtout si l’on maîtrise ce que l’on fait. Là encore les exemples sont nombreux dans le domaine artistique, que ce soit dans la musique, le graphisme ou tout autre activité lié à cette catégorie. Le flow serait lié à la création et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle pour nous créateurs qui souvent courront après notre muse et surtout notre motivation !
Trouver le flow
Si les écrivains l’appellent « syndrome de la page blanche » tout créateur possède ce démon intérieur, quel que soit son nom et son domaine d’implication, si ce ne sont pas les pages blanches qui vous stressent se seront d’autres barrières. Le manque de motivation peut également se faire ressentir, tout comme celui de l’inutilité de notre création par exemple. Du coup pouvoir apprivoiser ce flow semble être un excellent palliatif. Même si les conditions seront différentes selon les personnes, quelques idées peuvent malgré tout aider à l’atteindre.
Comme nous avons pu le voir, l’état de flow est un état de conscience « altérée » où l’esprit et le corps agissent de concert sans vraiment réfléchir. Bref, vous l’aurez compris, si vous voulez atteindre le flow vous allez déjà devoir débrancher votre cerveau rationnel, celui qui prend peur trop facilement et nous empêche d’avancer. Vous devrez également être en possession des bons outils et des bonnes connaissances avant de débuter, ainsi, vous ne serez pas coupé en cours de route et vous saurez où vous allez. Si vous écrivez cela peut passer par un plan assez détaillé de votre intrigue, si vous dessinez un bon croquis, si vous jouez, une bonne connaissance des règles, et ainsi de suite selon votre domaine créatif.
Même si la notion de création évoque souvent une solitude inextricable, vous entourez des bonnes personnes qui sauront vous pousser sur la bonne voie, vous encourager, mais aussi vous dire lorsque cela ne va pas, sera très important. On fait souvent l’impasse de l’importance de l’entourage pourtant tout créateur possède un cercle personnel fort ou en tout cas devrait en avoir un.
Se mettre dans de bonnes conditions sera bien entendu primordial, chacun ayant son petit rituel. Pour ma part, lorsque je n’arrive plus à réfléchir, car j’ai trop d’informations en même temps, je mets de la musique très forte pour bloquer ce flux de pensées, et une fois le calme revenu, un peu de musique douce suffit à donner un bon cadre pour créer. Pour beaucoup, la nuit est également propice à la création, il faut dire que l’on ne pense pas de la même façon sous les rayons de la lune, pas de téléphone qui sonne, ni de mails qui arrivent, les enfants sont couchés, bref, nous sommes au calme, et avec du temps devant nous si le sommeil ne s’invite pas à la fête. D’ailleurs bien dormir sera aussi très important, car le manque de sommeil entraîne de nombreux symptômes fâcheux. Apprenez à gérer votre temps et surtout votre repos, vous ne vous en porterez que mieux.
Le flow cette vive bestiole
le flow est un état de grâce, et donc un état très recherché, l’atteindre ne sera pas aisé, mais avec les bonnes conditions et quelques habitudes celui-ci sera prêt à vous rejoindre régulièrement lors de vos phases créatives, pour vous motiver et vous booster !
